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17 octobre 2025
C’est officiellement la rentrée d’IDFM ! Après des auditions en septembre, le conseil d’administration s’est retrouvé le vendredi 17 octobre avec au programme le débat d’orientation budgétaire 2026, la politique de soutien à la mobilité des jeunes, et la mise en concurrence.
1. Le débat d’orientation budgétaire : sans surprise, des hausses de tarifs et une augmentation de la dette
Le rapport présenté dans le cadre du débat d’orientation budgétaire par IDFM est dans la droite ligne du précédent : pas de surprise majeure donc, mais des inquiétudes renouvelées qu’Isabelle Beressi, notre administratrice, a porté à la connaissance de Valérie Pécresse.
Encore une fois en 2026, le protocole Pécresse-Beaune autorise la Présidente à augmenter les tarifs des transports franciliens, et à faire subir encore un peu plus le financement d’IDFM aux usagers qui, pourtant, ne voient pas la qualité de l’offre s’améliorer : retards du Grand Paris Express, retards dans la livraison du nouveau matériel roulant ou encore dégradation du service suite à la mise en concurrence.
Le passe Navigo mensuel et l’Imagine R vont donc encore une fois augmenter en 2026, mais ce n’est pas tout ! Lors de ce CA, Valérie Pécresse, a laissé planer le doute : les autres titres de transport pourraient également être concernés par la même hausse. Elle n’a cependant pas donné de montant, et a renvoyé le sujet à une présentation ultérieure par IDFM.
Ce que nous savons avec certitude à ce stade, c’est que le passe Navigo atteindra 90,80€ par mois à partir du 1er janvier 2026, soit près de 1000 € par an, et que cela pèsera encore un peu plus sur le pouvoir d’achat des ménages. Nous attendons des éclaircissements rapides de la part d’IDFM, dans un souci de transparence vis-à-vis des usagers franciliens impactés par cette décision.
C’est ensuite la dette qui inquiète : elle augmentera à vitesse grand V pour financer les 39 milliards d’euros d’investissement d’ici 2035. Nous ne contestons pas le besoin en investissement pour maintenir le réseau de transports francilien. Mais il nous semble risquer d’alourdir autant la dette d’IDFM dans un contexte macro-économique si incertain. C’est pourquoi nous avons rappelé que d’autres solutions étaient possibles pour établir de nouvelles recettes : éco-taxe sur les poids lourds, relèvement du VM dans certaines zones, taxe sur le e-commerce, …
Nous attendons maintenant le document budgétaire pour voir si nos inquiétudes ont été prises en compte.
2. Pour un bouclier tarifaire en direction de la jeunesse
Une délibération a été votée lors de ce CA pour revoir le soutien d’IDFM aux collégiens et lycéens boursiers. C’est une bonne chose, car cela permettra d’accompagner 8 000 jeunes supplémentaires.
Seulement, nous devons aller plus loin. Notre administratrice a défendu une étude de faisabilité pour un bouclier tarifaire jeune, incluant la gratuité du passe Imagine R pour les moins de 26 ans en situation de précarité, et l’harmonisation des réductions avec les standards européens.
Cette simple étude a été rejetée, révélant un manque de volonté de la Présidente. Conséquence : la jeunesse francilienne, déjà sujette à la précarité, continuera de subir la hausse annuelle de l’Imagine R, sans soutien supplémentaire.
Isabelle Beressi a aussi proposé une conférence pour harmoniser les tarifs jeunesse en Île-de-France, sans remettre en cause les dispositifs existants, mais pour identifier des leviers de tarification solidaire. Les futurs Plans d’action pour la mobilité solidaire (PAMS), prévus dans le cadre du PDMIF et pilotés par IDFM, devront répondre à ces enjeux. Nous resterons vigilants quant à leur mise en œuvre.
3. Mise en concurrence : des incohérences toujours plus nombreuses
Enfin, lors de ce CA a été voté l’allotissement et le calendrier d’ouverture à la concurrence des lignes de transport ferroviaire régionale de voyageurs. L’occasion pour Isabelle Beressi de déposer deux demandes.
A ce jour, aucune preuve indiscutable n’atteste des bénéfices à long terme de la mise en concurrence dans le contexte spécifique du réseau de transports francilien. À l’inverse, des effets négatifs sont régulièrement signalés : dégradation du service public rendu aux usagers, dégradation du dialogue social, course aux économies supposées au détriment de la qualité, … Et tout cela, sans assurer une baisse des prix pour les usagers puisque les tarifs continueront d’augmenter chaque année.
Dans ce contexte, il apparaît indispensable d’intégrer, dès la rédaction des conventions de délégation de service public, une clause de revoyure ou de réversibilité permettant une évaluation critique et rigoureuse de l’impact réel de la mise en concurrence. La Présidente d’IDFM a rejeté cet amendement, au prétexte que des auditions étaient organisées chaque année avec les opérateurs. Cela ne répond pas à notre demande : nous continuerons de la porter.
Ensuite, l’allotissement prévu prévoit d’associer la ligne R et l’Etoile de Corbeil, ce qui pose des problématiques sociales et opérationnelles. Nous avons donc demandé une modification de ce texte : demande encore une fois refusée par la Présidente, au mépris des demandes des travailleurs, et des potentielles répercussions pour les usagers.
Le prochain conseil d’administration aura lieu le 10 décembre prochain avec au programme le vote du budget 2026. Comptez sur nous pour continuer à y défendre un service public renforcé et plus juste pour les Franciliens !















