top of page

 TRIBUNE - Crise du logement : la Région Île-de-France abandonne les Franciliens 

par le groupe Socialiste, Écologiste et Radical

Jeudi 1 février 2024

Photo tribune logement

@depositphotos

  Près de 70 ans après l’appel de l’Abbé Pierre à l’hiver 1954, le groupe Socialiste, Écologiste et Radical du Conseil régional d’Île-de-France dénonce le manque de logements sociaux et appelle Valérie Pécresse et sa majorité à enfin amorcer une véritable dynamique de construction pour endiguer cette crise.

  Dans son étude publiée en novembre dernier, l’Institut Paris Région montre qu’en Ile-de-France la tension sur la demande de logement social est passée de 406 000 demandeurs en 2010 au nombre historique de 783 000 en 2022. 14% des Franciliens sont donc en attente d’un logement social et ce alors même que le nombre de logements agréés devrait connaître une baisse inédite à 18 000. Ces chiffres nous indignent, doivent alerter et appeler à un changement de paradigme en matière de construction de logements sociaux. Durant cette même année, ce sont seulement 75 000 logements qui ont été attribués. Le délai d’attente est ainsi de 10,4 ans en île-de-France contre 5,8 ans dans le reste de l’hexagone. La part du loyer dans le budget des Franciliens est toujours plus forte : les loyers du parc privé ont augmenté de 56% entre 2002 et 2020 quand les revenus ont augmenté quant à eux de 33%. Le bilan de Valérie Pécresse est donc celui-ci : deux fois plus de demandeurs, avec un délai d’attente toujours deux fois plus long que dans le reste du pays.

  Réhabiliter, faciliter les rénovations thermiques et construire harmonieusement, voilà les trois actions qui devraient mobiliser l’État et l’ensemble des collectivités territoriales. Depuis 2017, le logement social est à l’arrêt et les différents gouvernements Macron, qui se sont succédés n’en ont jamais fait une priorité : nous payons aujourd’hui le prix de ces choix politiques.
 

  Si l’État ne joue pas son rôle, la Région Île-de-France est aussi absente de ce combat. En huit ans, depuis l’arrivée de la droite à la tête de la région, le soutien financier à la production de logements sociaux, toutes catégories confondues, s’est effondré.

  Pire, sa présidente Valérie Pécresse souhaite introduire dans le nouveau schéma directeur de la Région (SDRIF-E) une clause dite “anti-ghetto” qui interdirait la construction de logements sociaux dans les communes qui en disposent déjà 30%. Cette mesure, choquante, insultante pour tous les locataires HLM, exclurait du soutien régional des logements agréés par l’État et bénéficiant de permis de construire délivrés par les maires. Non conforme à la loi, elle vise à interdire aux maires leur volonté d’avoir du logement abordbable dans leur territoire.

  La Région Île-de-France connaît pourtant les prix du logement les plus chers. L’absence de loyers accessibles est un frein majeur à l’emploi francilien, mais aussi à l’installation durable des jeunes actifs. Elle explique enfin, pourquoi tant de travailleurs essentiels dit de 1erè et seconde ligne, se retrouvent à vivre si loin de leurs emplois.

  En complément de mesures d’urgence qui doivent être prise par le gouvernement pour relancer la construction de logements sociaux, nous appelons à un changement radical de la politique régionale en 6 points :

1.
Supprimer la clause anti-ghetto comme le réclament les acteurs du logement social. Cette mesure portée par Valérie Pécresse ne fait qu'asphyxier la dynamique de construction de logements sociaux.

2.
Contribuer à faire respecter par toutes les communes franciliennes les obligations de l’article 55 de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) du 13 décembre 2000 : un quart des communes concernées n’ont toujours pas 25% de logements sociaux et une partie d'entre elles refusent de se conformer à la loi continuant ainsi de se mettre en dehors de la République. La Région ne devrait plus accorder la moindre subvention aux villes qui ne veulent pas respecter la loi.

3.
Rétablir un budget offensif alloué au logement social : les coûts sont si élevés en Ile-de-France que la collectivité régionale ne peut pas réduire son soutien à une minorité de programme.

4. 70 millions d’euros. C’était la somme allouée chaque année à la construction de logements sociaux, c’est aujourd’hui le budget global de la Région alloué au logement. Depuis 2015, ce ne sont pas moins de 230 millions d’euros qui auront été perdus pour la construction de logements sociaux ;

5.
Doubler l’effort régional en matière de rénovation thermique des logements pour accélérer les politiques publiques de rénovation thermique et permettre ainsi de faire davantage de réhabilitations complètes.

6. Soutenir l’ensemble des territoires qui s’engagent dans l’encadrement des loyers pour stopper l’inflation des loyers privés.

Ne pas agir sur l’accès à un logement social, c’est soutenir la spécialisation des territoires et la ghettoïsation de l’Ile-de-France, en particulier les ghettos des riches et ultra-riches.

Les élu.es du groupe Socialiste, Écologiste et Radical de la Région Île-de-France :


AZZAZ Nadège, BERESSI Isabelle, COSSE Emmanuelle, DE COMARMOND Hélène, DELACROIX Adrien, DES GAYETS Maxime, DIOP Dieynaba, GERMAIN Jean-Marc, GUEDJ Jérôme, HUBERT Florent, KIENZLEN Jonathan (Président), LAURENT Hadrien, LE MEUR Stéphanie, MIGUEL Paul, OGBI Fatima, PULVAR Audrey, SECK Aïssata, TEMAL Rachid, TRIGANCE Yannick
Logo Groupe SER
Logo Ile-de-France en Commun
Logo PS
Logo PRG
Logo les écolos solidaires
  • alt.text.label.Twitter
  • alt.text.label.Instagram
  • alt.text.label.Facebook

© 2023 par le groupe SER Ile-de-France

bottom of page