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« TENUE COMMUNE » : GADGET COÛTEUX, INUTILE, SANS FONDEMENT PEDAGOGIQUE
A l’occasion du débat budgétaire 2026, Madame Pécresse, son vice-président en charge des lycées James Chéron et la majorité de droite ont poursuivi le financement à hauteur de 3 millions d’euros (excusez du peu!) de la «tenue commune» dans les lycées (terme pudique pour désigner l’uniforme).
Or le dispositif dit de « tenue commune » s’avère être une mesure superflue, coûteuse et dépourvue d’efficacité démontrée en matière d’égalité scolaire, de climat éducatif ou d’amélioration des conditions d’apprentissage. À ce jour, seuls quelques lycées franciliens sur 470 ont sollicité cette expérimentation : un engouement faible, révélateur de l’absence de demande réelle des établissements, des équipes éducatives et des familles. Nous sommes loin d’un plébiscite et encore plus d’une justification pour un dispositif d’ampleur régionale.
Une enveloppe de 3 millions d’euros immobilisée pour financer ce projet: autant de fonds non disponibles pour les vraies priorités des lycées !
Englués dans une idéologie aveuglante, Madame Pécresse et son vice-président font fi des nombreuses recherches qui montrent l’absence d’impact significatif du port d’uniformes ou tenues communes sur la réduction des inégalités, l’assiduité ou le comportement des élèves.
Pour exemple, depuis la rentrée 2024, une centaine d’établissements scolaires en France expérimentent l’uniforme . Si les résultats définitifs de cette expérimentation ne seront connus qu’en 2026, l’historienne Christine Mussard et le sociologue Julien Garric ont mené à mi-parcours, une première enquête de terrain dans deux collèges et un lycée de l’académie d’Aix-Marseille.
Le Conseil scientifique de l’éducation nationale pour sa part n’a émis aucune recommandation en ce sens. Les marqueurs sociaux se manifestent ailleurs : équipements numériques, activités extrascolaires, pratiques culturelles, langage, mobilité, conditions de logement… Aucun vêtement standardisé, aucun uniforme, aucune tenue commune ne saurait masquer, encore moins corriger, ces inégalités structurelles.
L’école doit rester un lieu d’émancipation, non un espace de standardisation. La mise en place d’une « tenue commune » relève davantage d’un affichage idéologique que d’une politique éducative sérieuse, fondée sur les besoins réels des établissements et les attentes des équipes pédagogiques.
Pour assurer leur réussite éducative, les élèves franciliens méritent mieux qu’un sweat-shirt, polo ou chaussettes à 3 millions d’euros.
Ils méritent des locaux adaptés, accessibles, des équipes éducatives et techniques en effectifs suffisamment nombreux, une vraie lutte contre le décrochage scolaire. Dans un contexte où les moyens manquent pour répondre aux urgences éducatives, il est nécessaire de réorienter ces crédits vers des politiques réellement utiles aux lycéennes et lycéens.
C’est pourquoi notre Groupe Socialiste, Ecologique et Radical à proposé l’arrêt de cette expérimentation et que les fonds prévus pour cette «tenue commune» soient dirigés vers la Dotation de fonctionnement des lycées qui a diminué de 25 € par élève depuis le début du mandat de Madame Pécresse et sa majorité de droite.
Dans un contexte budgétaire contraint, il n’ y a pas de place pour les dispositifs inutiles, coûteux et qui reposent sur une idéologie, une nostalgie d’une Ecole qui dans les faits n’a jamais existé.
L’argent des Francilien.nes ne doit pas être dilapidé dans des mesures gadget totalement inutiles et sans effet aucun sur la réussite de notre jeunesse.
Yannick TRIGANCE
Conseiller régional Île-de-France
Commissaire lycées














